LES CANUCKS CHAMPIONS !
C’est fait ! Les Canucks ont décroché la sixième Coupe de l’histoire de la LNHS. Encore une équipe de l’Ouest, certains diront. Que voulez-vous, la balance penche de ce côté. Est-ce de la chance ? Du talent ? Un peu des deux ? Qu’à ce bombage de torse ne tienne – l’association de l’Est n’a remporté qu’une seule Coupe sur six saisons – les Canucks ont ainsi pulvérisé les « all-mighty » Boltz de Tampa Bay, en finale.
On va se le dire, pendant que Jean-Maurice le conspirationniste se demandait si la Terre est plate, si Sophie Thibault est une reptilienne, s’il faut s’acheter un élixir afin de contrer le complot mondial du fluor dans l’eau, ou se procurer des chemtrails séchés à fumer, les experts de la ligue, eux, se demandaient bien comment une équipe pourrait éventuellement éliminer la puissante machine de Tampa Bay.
Écoutez, la formation floridienne venait d’enregistrer des statistiques en saison régulière dignes d’une autre galaxie – surtout à l’ère moderne – clouant la campagne régulière avec un dossier de 56 gains, 16 défaites et 13 matchs nuls. Avec en prime des performances individuelles à faire écarquiller les orifices les plus farouches de ce monde ; pas moins de huit joueurs de la formation totalisant un différentiel de +30 au compteur. Qui dit mieux ? Bref, le Lightning venait également de réaliser l’improbable en séries, revenant de l’arrière après un déficit de 1-3 dans les deux premières rondes, soit contre Washington et Boston coup sur coup. Les Éclairs avaient ensuite tarabusté Pittsburgh en quatre petits matchs marlos. Merci, bonsoir – mettons que JF Harrisson préfère lorsque c’est plus serré que ça. En définitive, le rouleau compresseur de Tampa Bay ne laissait aucun doute. Ça sentait autre chose que des vieux gants d’hockey souillés : la Coupe !
Pourtant, malgré cette fulgurance des Boltz, la plupart des fans groupies ameutées, avant la Grande Finale, avouaient espérer un gain des Canucks. Sur les tribunes et les réseaux sociaux, on souhaitait le bouleversement des forces ! Tsé, vrai que les gens aiment les clubs qui empochent des victoires en général. Mais, à l’inverse, ces mêmes fa-fans bipolaires tendent à saliver pour une défaite lorsque cette même formation se met à trop gagner. Phénomène étrange s’il en est un, certes, mais pas sans précédent toutefois. Prenez les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, par exemple. Outre le fait que Tom Brady est un best-body-lover de Donald Trump et que Bill Belichick utilise ses liens avec la CIA afin de remporter des matchs, la seule raison qui explique pourquoi la génération de « haters » grandie exponentiellement envers les Pats, c’est bel et bien parce que cette équipe de malheur triomphe turbo-perpétuellement ; à jamais ; à jamais ; à jamais... On observe le même phénomène dans le cas du chanteur Mario Benjamin et de la reporter Isabelle Juneau. Rapport que leur grand succès et leur grand talent engendre la haine – ok, c’est peut-être pas le meilleur exemple. Donc, pour certains, ce gain historique n’était peut-être pas aussi salvateur que de voir Richard B. Spencer – leader néofasciste du mouvement alt-right – manger un hostie d’bon coup de poing sur la gueule durant l’inauguration de Donald Trump, mais presque.
In mémorium, on se rappellera que Mr Despaties avait quitté les fonctions du club il y a de cela deux saisons, pour ensuite revenir afin d’y terminer le boulot. C’est d’ailleurs la promesse qu’il avait faite – gants de vaisselle en mains – lors de l’annonce de son comeback : « Je viens finir le travail que j’ai entamé ».
À son retour, Despaties avait donc décidé d’aller magasiner chez IKEA, meublant ainsi son équipe à la sauce suédoise. Avec le retour de Henrik Sedin, l’arrivée de Gabriel Landeskog, l’acquisition du jeune (prometteur) Alexander Wennberg, l’ajout du grand Victor Hedman, de Adam Larsson et de Jonas Brodin, les Canucks de Vancouver ne constituaient plus seulement qu’un simple navire de guerre comme les autres, mais plutôt un Drakkar rempli de sang scandinave. Sans oublié l’ajout du gardien d’expérience Niklas Backstrom à l’équation, lui qui avait annoncé sa retraite en début de campagne.
Les Canucks de Vancouver ont d’abord disposé des Coyotes de Phoenix en six rencontres lors de la première ronde. On se souviendra du superbe but qu’avait inscrit Daniel Sedin lors de la prolongation du cinquième match. Après un tir de Gabriel Landerskog et un arrêt de Cam Ward, la rondelle a bondi dans les airs, sauf que Sedin l’a ensuite tapée au vol, marquant ainsi son premier but des séries. Quel but ! Daniel Sedin s’était ensuite claqué une soirée de deux points lors du sixième match, plaçant ainsi les Coyotes aux oubliettes.
Les Canucks ont ensuite croisé le fer avec les Blues de Saint-Louis, l’emportant de justesse par un pointage de 2-1 lors du septième et ultime match. Un duel où le gardien Niklas Backstrom avait été fumant, stoppant 31 des 32 rondelles dirigées vers sa cage.
La troupe d’Alex Despaties s’est ensuite envolée vers le Colorado, là où une équipe très bien nantie, et plus en confiance que jamais, les attendait. Là aussi, un septième match fut nécessaire afin de désigner un grand gagnant. Daniel Sedin s’est encore une fois levé alors que ça comptait le plus, soit avec une soirée de deux points, puis les Canucks poursuivaient leur belle aventure.
Les Canucks de Vancouver se sont ensuite retrouvés sous les feux de la rampe, s’en allant en grande finale face aux Boltz de Tampa Bay, soit une équipe miraculée qui avait surmonté deux déficits de 1-3 contre Washington et Boston, avant de surprendre aisément les Pingouins avec quatre gains consécutifs. Sauf que, à la grande surprise, les Canucks ont appuyé sur le champignon en finale, l’emportant en quatre petits matchs à leur tour. Rien de plus. Des triomphes de 4-1, 4-3, 4-2 et 3-2. Aussi simple que d’enfoncer une lame dans du beurre. Ma parole !
Pour les poolers, sachez que Thomas Hertl termine en tête des buteurs durant les playoffs, avec un total de 12 buts, pendant que Landeskog (11) et Daniel Sedin (10) ont eux aussi terminé dans le top des fusilleurs. Toutefois, c’est Daniel Sedin qui aura été le meilleur pointeur, avec 25 points dans le panier ; Landeskog n’étant pas très loin avec 23 points.
Lors du dernier affrontement de la finale, les Boltz ont tout tenté afin de rester en vie, mais un but de Daniel Sedin (encore lui) en prolongation est venu clore le débat. Les gants ont virevolté dans les airs, puis l’attroupement de champions ne s’est pas fait prier. Sous une pluie de flash des photographes, l’équipe des Canucks de Vancouver a pu immortaliser ce moment. Alex Despaties mettait enfin la main sur sa première Coupe FHL en presque dix ans de carrière. Grand succès, mes hommages, renversant et superbe, comme dirait c’te gars!